Complètement capoté

La cigale ayant rôdé
Tout l’été
Capota dans la panade
Quand la brume fut venue.
Pas la moindre bartavelle
À tarabuster
Jusqu’à la saison nouvelle…

Le verbe capoter, comme les autres mots écrits en gras qui travestissent cette fable de La Fontaine, vient du provençal far caboto « saluer, faire la révérence », par une forme intermédiaire far capota, « plonger la tête en avant » où capota est employé par dérision de cap « tête ».

Terme de marine, il signifie « chavirer » en français standard, puis « être renversé sens dessus dessous », en parlant d’une embarcation, d’une automobile, d’un avion. Au figuré, il prend le sens d’« échouer » : faire capoter une affaire (qui allait réussir).

Au Québec, il revêt familièrement les valeurs de « déraisonner complètement, paniquer, perdre la tête » : capoter au boutte; « s’enticher d’une personne ou de quelque chose » : capoter sur quelqu’un, capoter sur les antiquités. Le dérivé capoté décrit un « être fantasque, dérangé, sans contact avec la réalité » ou qualifie « une chose étonnante, excitante » dans la langue de la jeunesse : c’est capoté! Négatif, l’adjectif capotant décrit ce qui rend fou; positif, ce qui apparaît comme délirant. Une capote se dit familièrement d’un préservatif masculin.

 

Devoir

Énigme : Mot issu du provençal. Masculin au singulier, féminin au pluriel dans la langue littéraire. On en vibre, on en tremble, on en est tout secoué. Cela vaut sans doute mieux que d’être brûlé par ses feux, ses flammes, son ardeur. Sinon pur, éternel, plus fort que la mort. On peut se le jurer mais ensuite le profaner. Quel est ce mot?

A _ _ _ _

Réponse

Amour, issu du provençal, la langue raffinée des troubadours. Au singulier, il est masculin, premier amour; au pluriel, il est féminin dans la langue littéraire, amours interdites, amours printanières.